Il n'avait pas souhaité opérer une patiente : un médecin vacataire au centre hospitalier devant la justice


27 novembre 2024

Un chirurgien en vacation au centre hospitalier de Montluçon a-t-il involontairement causé la mort d’une patiente, en octobre 2021 ? C’est la question à laquelle les juges du tribunal correctionnel devront répondre le 10 décembre, date à laquelle le délibéré sera rendu.

Hier, le parquet a requis un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et une interdiction d’exercer à l’encontre de ce médecin de 70 ans, qui n’avait jamais mis les pieds à Montluçon, avant de prendre son astreinte ce week-end là. Il est poursuivi pour un homicide involontaire présumé. Une sexagénaire, qui était par ailleurs soignée pour un cancer de l’œsophage, était décédée à cause d’une nécrose de son intestin grêle après avoir passé plusieurs jours en réanimation.

Ce qui était reproché à ce chirurgien expérimenté, c’était de ne pas l’avoir opérée suffisamment tôt malgré un état de santé préoccupant. Selon un rapport d'un expert médical joint à la procéudre, l'opération a été trop tardive. Ce que confirme l'oncologue qui suivait la victime. L'avocat du mari de la défunte a parlé "d'incompétence du médecin. S'il y avait eu une opération dans un délai de 4 ou 5 heures après son admission, la victime aurait été sauvée", assure maître Denis Cottier.

Tout au long des 4 heures et demi d’audience, le prévenu est resté fidèle à sa conviction. Pour lui, la sexagénaire ne pouvait pas être opérée, son avocate a donc plaidé la relaxe. "Une personne en bonne santé, bien sûr que je l’aurais opérée", s’est défendu ce médecin à la retraite. "Mais vu ses antécédents, il fallait privilégier le traitement médical". Alors, pendant 48 heures, la malade a bénéficié d’une surveillance active et d’un traitement, suffisants, selon le chirurgien, pour traiter une occlusion… Pourtant, malgré une opération en urgence, à la fin de la période d’astreinte du mis-en-cause, la nécrose de son intestin était alors déjà irréversible.

Le compte-rendu complet dans nos éditions du jour.

Relaxe ou condamnation? Le tribunal devra trancher.