27 janvier 2022
La problématique n'est pas nouvelle mais elle s'est aggravée. Pour faire face à la pénurie de médecins en pédiatrie, la direction du Centre hospitalier de Montluçon-Néris a décidé de mettre en place plusieurs mesures cette semaine.
Ils étaient cinq praticiens en 2017. Trois en 2021. "C'était déjà très tendu et on faisait appel à l'intérim très souvent", reconnaît la directrice du CH, Bernadette Mallot. Ils ne sont plus que deux depuis le début de la semaine. "On a un troisième médecin qui a manifesté le désir de quitter temporairement l'établissement pour un nouveau projet. Bien entendu, c'est tout à fait autorisé".
La conséquence immédiate, c'est que le service ne tourne plus qu'avec deux pédiatres en poste en permanence. "Ce qui est très très bas", convient la directrice.
D'où la nécessité d'agir avec la mise en place de deux mesures.
"La première, c'est de dire aux familles, ne venez que quand c'est vraiment une urgence qui mérite un détour par l'hôpital, explique Bernadette Mallot. Ce n'est pas très populaire, je l'entends tout à fait. Mais quand c'est quelque chose qui peut être pris en charge en ville, il faut aller en ville. Jusqu'au moment où l'on aura remonté les effectifs ". Dans un communiqué publié sur sa page Facebook l'établissement encourage donc les patients à se tourner vers les médecins traitants, les pédiatres de ville, vers les consultations non-programmées de l’hôpital privé, ou à appeler le 15 dans le cadre de la régulation de médecine générale. "Bien entendu, en cas d'urgence vitale, le service est toujours accessible de même que pour les consultations programmées", précise l'établissement.
En parallèle, six des vingt-quatre lits d'hospitalisation que compte le service ont été "temporairement" fermés. "Il y a des quotas, et ça ne serait pas raisonnable de tout conserver, en matière de sécurité", déroule Bernadette Mallot.
"En aucun cas, le souhait est de fermer le service"
Si elle assure que tout cela "est très provisoire", la problématique de fond reste la difficulté à recruter de nouveaux médecins. "On fait de gros efforts pour recruter. On a fait appel au CHU de Clermont et à toutes les filières possibles et imaginables. Mais pédiatre reste dans les métiers les plus difficiles à trouver. On a quelques pistes. Mais tant que ce n'est pas fait.... "
De quoi menacer l'avenir du service à court terme? "En aucun cas, le souhait est de fermer le service. Dans tous les cas, le personnel reste sur place".
