Pourtant soupçonnés d'un cambriolage à Désertines, trois hommes relaxés par le tribunal


24 mars 2025

Fortement soupçonnés... Mais relaxés! Trois hommes âgés de 28 à 36 ans ont pu, dès hier soir, sortir de la prison de Riom où ils avaient été placés en détention provisoire, durant le week-end. Le tribunal correctionnel de Montluçon a prononcé, ce lundi après-midi, en comparution immédiate, la nullité de la procédure dans laquelle ils étaient impliqués depuis leur interpellation, suite à deux cambriolages, ou tentatives de cambriolages, vendredi dernier, à Désertines et Saint-Victor.

Les avocats des mis-en-cause, dont deux sont en récidive pour des faits de vols, avaient soulevé l'irrégularité de la procédure. En cause, une notification de leur placement en garde-à-vue, par les policiers, trop tardive, au regard du code pénal. "Cette notification doit être immédiate. Or, elle a été faite avec une heure ou plus d'une heure de retard", explique l'avocat de l'un des suspects, maître Dorian Trespeux. Un problème de forme donc. Et pas de fond. Comme le confirme maître Lawrence Racot, un avocat d'un autre mis-en-cause.

Une décision qui sonne comme un gros coup de massue sur la tête pour la principale victime, dont la maison avait été cambriolée. Les prévenus étaient soupçonnés d'avoir volé sa voiture, ainsi que des casques de moto, des liquidités, des vêtements ou une montre. Ils avaient été interpellés en deux temps, quelques instants plus tard, après une tentative de cambriolage, à quelques kilomètres de là, à Saint-Victor. "Le fond n'a jamais été abordé, et je me retrouve avec un client à qui il est difficile d'expliquer que, parce que la loi prévoit un certain nombre d'obligations aux policiers, ce dossier ne peut pas être jugé", regrette maître Fabrice Héas qui défendait la partie civile.

Le parquet a dix jours pour faire appel de cette décision qui reste rare, sur le ressort du tribunal judiciaire de Montluçon.